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La touche finale de Kepler

Johannes Kepler (1571-1630) mettra fin à la querelle en complétant l’héliocentrisme par ses travaux sur les orbites elliptiques. Rappelons la remarque de Copernic selon laquelle la théorie géocentrique était en accord avec les données numériques, ce qui sous-entend que sa propre théorie héliocentrique n’était pas quantitativement meilleure (ce qui ne nous étonne pas aujourd’hui : les planètes ne suivent pas des orbites circulaires).

Il convient cependant de distinguer deux démarches dans la confrontation d’une théorie avec les données : la démarche qui consiste à rendre compte des données déjà récoltées, et celle qui vise à prédire de nouvelles données. Il est probable que Copernic n’ait fait allusion qu’à la première démarche. En effet, Kepler présente dans son Mysterium Cosmographicum (1596) ses raisons d’opter pour la théorie copernicienne :

(…) ce qui me donna pour commencer confiance en lui [Copernic] ce fut le très bel accord qui existe entre tous les phénomènes célestes et les opinions de Copernic : en effet, Copernic non seulement démontrait les mouvements passés et rapportés depuis la plus haute antiquité, mais encore annonçait les mouvements à venir non pas avec une certitude absolue, bien entendu, mais en tout cas avec bien plus de certitude que Ptolémée, Alphonse et tous les autres astronomes.

Kepler souligne bien la supériorité quantitative de la théorie héliocentrique par rapport à la théorie géocentrique, mais dans la démarche prédictive. Les deux théories rendent aussi bien compte l’une que l’autre des observations, mais seul l’héliocentrisme a une meilleure capacité de prédiction.

Pour terminer, remarquons que la raison principale qui a orienté Kepler vers l’héliocentrisme n’était pas ce pouvoir de prédiction :

Mais [ce qui m’a le plus] convaincu c’est que Copernic seul donne, de la manière la plus élégante, la raison de choses dont les autres astronomes nous avaient appris à être surpris, et que lui seul ôte la cause de cette surprise, qui réside dans une ignorance des causes.

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