Flux RSS :
 Articles

45 242 Visites | Version imprimable Version imprimable

image_livre Sommaire de l'article

Pythagore de Samos

Le mot « mathématique » trouve son origine dans le terme qui désignait un type d’élèves de l’école pythagoricienne. Qu’en est-il précisément ?



Pythagore de Samos (VIe siècle av. J.-C.) est un des mathématiciens les plus connus de nos jours, notamment grâce à son théorème qui accompagne le quotidien (ou presque) de tout écolier. Pourtant, on ne possède aucun document historique directement rédigé de sa main. Comme pour la plupart des savants antérieurs à Platon (IVe siècle av. J.-C.), les premières biographies disponibles ne sont écrites que des siècles plus tard par des historiens grecs.

Il existe quatre biographies de Pythagore, dont deux qui se distinguent par leur ampleur : il s’agit des récits de Diogène Laërce et de Jamblique, tous deux datant environ du IIIe siècle. Il s’est donc écoulé plus de huit siècles entre Pythagore et ces textes ! Les descriptions de sa personne ont donc subi des altérations avec le temps, ce qui explique pourquoi il est décrit comme un véritable dieu vivant.

Il est difficile de dire si un fait quelconque, mentionné dans ces biographies, est authentique ou pas. Cependant, ce mystère fait aussi partie du charme de la Grèce antique, c’est la raison pour laquelle cet article exposera, sans trop de retenue, des éléments de la vie de Pythagore telle qu’ils sont présentés dans ces vieux textes.

Une vie de voyages

Mnesarchus, son père, et Parthenis, sa mère, vivaient sur l’île de Samos. Durant un voyage d’affaires, son père consulte l’oracle de Delphes, appelée la Pythie, qui lui prédit la naissance prochaine d’un fils dont la beauté et la sagesse surpasseront celles de tout autre être humain. À son retour, en l’honneur de cette annonce divine, Mnesarchus change le nom de sa femme en Pythais et baptise son fils Pythagoras, qui signifie littéralement « annoncé par la Pythie ».

Ile de Samos

Dès ses premières années, l’enfant fait preuve d’une intelligence et d’une sagesse exceptionnelles. Sa réputation s’étend peu à peu aux pays voisins jusqu’à atteindre le célèbre Thalès de Milet, reconnu comme l’un des sept sages de l’antiquité grecque. À l’âge de dix-huit ans, le tyran Policrates arrive au pouvoir. Pressentant qu’un tel gouvernement constituerait un obstacle pour sa formation, Pythagore décide de quitter le pays.

Il entame alors une série de voyages qui dureront plus de vingt ans et qui le mèneront dans les lieux où la connaissance de l’époque était la plus féconde. Il étudiera la philosophie et les mathématiques aussi bien auprès de penseurs grecs comme Anaximandre et Thalès, que sous la tutelle de prêtres égyptiens. Il passera également par Babylone où il y subira une certaine influence vestimentaire orientale. En effet, Pythagore est souvent représenté avec un turban sur la tête, comme on peut le voir sur les exemples suivants :

Pythagore et son turban

Jamblique rapporte que lors d’une traversée sur un bateau, Pythagore s’est assis calmement et a gardé la même position durant des jours entiers, sans bouger ni même se nourrir. Par la suite, les marins du bateau ont conclu qu’ils ont transporté une divinité à leur bord. Au fil des années, la renommée de Pythagore ne cesse de s’étendre et lorsqu’il revient à Samos, alors âgé de plus de cinquante ans, il décide de commencer à enseigner.

Malheureusement, ses enseignements ne récoltent que peu d’engouement, les gens de Samos étant peu intéressés par les disciplines mathématiques. Pythagore n’aura au final qu’un seul véritable élève, un jeune homme talentueux et dévoué qui finira même par adopter le même nom de famille que son maître.

Sans cesse sollicité par des gens venant de la Grèce entière pour le consulter à propos de politique ou d’affaires publiques, Pythagore décide de quitter son pays pour s’installer définitivement en Italie, à Crotone, où il pourra à nouveau se concentrer sur ses recherches personnelles. C’est là qu’il rassemble des centaines d’adeptes pour fonder la secte des Pythagoriciens qui perpétuera ses enseignements durant des siècles entiers.

Les circonstances de sa mort varient très fortement d’un auteur à l’autre. Certains affirment qu’il aurait été assassiné par des gens de Crotone à la suite d’une émeute politique. D’autres disent qu’il serait mort bien après, de famine et de désespoir …

On se contentera de penser que pour les gens de l’époque, une simple mort humaine ne pouvait convenir à un homme que beaucoup voyaient comme un véritable dieu.

Pages : 1 2 »



Réagir à l'article

Trackback URI |